Chirurgie du plancher pelvien : quand la pratiquer et comment elle fonctionne ?

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Le 10 novembre 2023

La chirurgie du plancher pelvien a fait de grands progrès au cours des dernières décennies, notamment dans le traitement des affections féminines qui peuvent affecter négativement la qualité de vie d’une femme et lui causer de la gêne. Cependant, elle reste une discipline peu connue et souvent perçue avec méfiance.

Qu’est-ce que le plancher pelvien ?

Comme son nom l’indique, le plancher pelvien est le « plancher » du bassin. Il s’agit en fait d’un complexe musculaire composé de fascias, de ligaments et de muscles, situé dans la partie inférieure de l’abdomen et dont la fonction est de soutenir les organes de la région : l’utérus, la vessie, le vagin et le rectum.

Qu’est-ce que la chirurgie du plancher pelvien et que traite-t-elle ?

La chirurgie du plancher pelvien traite principalement le prolapsus symptomatique, c’est-à-dire l’abaissement d’un ou de plusieurs organes pelviens (rectum, intestin, vessie, utérus) par rapport à leur emplacement normal, qui s’accompagne de certains symptômes.

Outre le prolapsus, la chirurgie du plancher pelvien permet également de traiter :

  • Les cicatrices vaginales, d’accouchement ou autres
  • Les malformations génitales (hypertrophies, asymétries, etc.) ;
  • Les mutilations génitales, comme l’infibulation (c’est-à-dire l’ablation totale ou partielle des organes externes de l’appareil génital féminin).

Symptômes des troubles du plancher pelvien

Selon le degré de gravité du problème de plancher pelvien rencontré, il peut y avoir des manifestations cliniques qui, si elles sont présentes, nécessitent un traitement chirurgical. Les principales sont :

  • Un encombrement de la région génitale et une sensation de poids que la femme ressent en marchant et en s’asseyant, surtout le soir ou après un effort physique ;
  • Troubles de la miction, avec impossibilité de vider la vessie et cystites/infections urinaires récurrentes qui en découlent
  • Incontinence urinaire et/ou fécale ;
  • Constipation chronique ;
  • Incapacité à avoir des rapports sexuels.

Causes des lésions du plancher pelvien

Les lésions des structures du plancher pelvien sont particulièrement visibles chez les femmes de plus de 50 ans, au moment de la ménopause, chez qui la diminution physiologique des œstrogènes (qui ont également une fonction protectrice pour les tissus de l’organisme) a entraîné un affaiblissement de la musculature pelvienne.

Les autres facteurs peuvent être les suivants :

  • L’accouchement par voie basse : surtout si le poids du bébé est important ;
  • La génétique : en raison de la présence de malformations héréditaires, d’antécédents familiaux de prolapsus et d’une quantité subjective pour chaque individu de collagène de type I, qui fait partie intégrante de la formation des tendons et de l’échafaudage musculo-facial ;
  • L’obésité ou la constipation : elles peuvent entraîner une augmentation de la pression intra-abdominale qui affaiblit les structures musculaires pelviennes ;
  • L’effort physique et le soulèvement d’objets lourds.

Types de chirurgie du plancher pelvien

La chirurgie du plancher pelvien peut être divisée en deux macro-types :

  1. Reconstructive : c’est-à-dire qui vise à réparer les défauts mis en évidence dans la zone pelvienne pour rétablir le fonctionnement correct des organes concernés ;
  2. Esthétique : qui, en revanche, améliore principalement l’apparence physique du sujet, avec des avantages qui peuvent toutefois être également fonctionnels.

Techniques de chirurgie reconstructive du plancher pelvien

La chirurgie reconstructive des tissus pelviens endommagés comprend essentiellement deux approches alternatives qui sont particulièrement populaires :

  • La laparoscopie avec la technique i-pops (Integral pelvic organ prolapse suspension), avec une entrée par le haut à travers de petites incisions dans l’abdomen et l’utilisation d’instruments fins (trocarts laparoscopiques) pour visualiser à l’aide d’une caméra et agir sur la région pelvienne de manière peu invasive. Par rapport à la technique laparoscopique traditionnelle, l’i-pops permet de suspendre le rectum, le vagin et la vessie au moyen d’un treillis fait sur mesure pour le patient ;
  • Par voie vaginale (« réparation spécifique » fasciale ou avec des prothèses biologiques), avec une entrée par le canal vaginal. Les prothèses sont des matrices, des mailles de matériel biologique à absorption lente qui, à l’aide de différentes techniques d’implantation, peuvent être utilisées pour renforcer les tissus pelviens, les fascias et les ligaments et réparer le prolapsus. Le « maillage biologique » se résorbe sur une période de six à neuf mois pour créer de nouveaux tissus plus résistants.

Les deux techniques sont excellentes et sont choisies au cas par cas en fonction de la pathologie dont souffre la patiente ou du degré de prolapsus.

Post-opératoire

La chirurgie du plancher pelvien par laparoscopie est pratiquée avec des interventions d’une durée variant de 60 à 90 minutes, pratiquement indolores et caractérisées par une période de convalescence de 7 à 10 jours ainsi qu’une reprise assez rapide des activités quotidiennes habituelles.

La chirurgie vaginale, quant à elle, est réservée aux cas plus graves et récurrents. Il est conseillé à la patiente de s’abstenir de travailler pendant 2 à 6 semaines et de ne pas soulever de poids pendant au moins 40 jours.

Techniques de chirurgie esthétique du plancher pelvien

La chirurgie visant à traiter les aspects principalement esthétiques du plancher pelvien est désormais également appelée chirurgie vaginale esthétique sans cicatrice, car elle est réalisée avec des points de suture microscopiques et sans cicatrice. Ces interventions sont généralement pratiquées dans le cadre d’une chirurgie d’un jour, sous anesthésie locale et sédation.

Parmi les plus courantes, on peut citer :

  • Le rajeunissement vaginal assisté par laser : indolore, non invasif et non sanguin en ambulatoire, il agit en s’opposant au relâchement vaginal et aux symptômes qui peuvent conduire à l’incontinence urinaire d’effort et d’urgence ;
  • La vaginoplastie : elle peut également être réalisée au laser (laservaginoplastie), elle améliore l’aspect de toutes les structures de la vulve
  • Petites lèvres/grandes lèvres ; le périnée (zone située entre l’anus et le vagin) ;
  • Mont de Vénus (tissu graisseux situé entre le début des grandes lèvres et la fin de l’abdomen) ;
  • Vagin ;
  • L’hymen.

Plus précisément, la vaginoplastie permet de :

  • d’élargir un vagin trop étroit en raison de cicatrices d’accouchement ou d’une autre cause ;
  • de rétrécir un vagin trop large ;
  • d’acquérir/de retrouver une plus grande sensibilité vaginale, notamment lors des rapports sexuels ;
  • réduire et rendre symétriques les petites lèvres (labiaplastie et labiaplastie laser) ;
  • redonner du tonus au périnée (périnéoplastie et lasérinéoplastie) ;
  • reconstruire l’hymen (hyménoplastie) ;
  • réduire la douleur en cas de pathologies telles que la dyspareunie et la vulvodynie ;
  • rendre plus harmonieuses les grandes lèvres atrophiées par transplantation autologue de la propre graisse de la patiente (labiaplastie vaginale additive) ;
  • réduire l’excès de graisse sur le mont de Vénus (liposculpture vulvaire) ;
  • réduire les grandes lèvres ;
  • soulever les grandes lèvres (lifting des grandes lèvres).